Les poussins bleus

28 Juil

Une nouvelle lettre un peu facile, un peu folle, bref une nouvelle lettre décalée. Pas d’une grande originalité, certes, mais plutôt amusante à écrire, et assez légère, des fois c’est agréable. Et puis j’avais déjà prévu le crâne en cas d’entretien !

pioupioupiou

 

Pour une agence spécialisée dans la promotion culturelle

Monsieur, 

Je discutais ce matin avec le crâne qui me sert de meilleur ami, et qui m’a convaincu de postuler à votre offre de responsable de stratégie digitale/social media art et Culture. Il est apparu un matin sur la cheminée que je n’ai pas, et depuis il est toujours de bon conseil. Pas très causant, certes, on ne peut pas dire que c’est un bon vivant, mais au moins il ne s’impose jamais vraiment.

Bref, avec mes compétences en communication acquises grâce à mes formations et mes expériences, je pense être la personne qu’il vous faut. Titulaire d’une maîtrise de poussins bleus, je sais les placer où il faut quand il le faut, en faisant toujours preuve d’ingéniosité et de rigueur pour accomplir les missions qui me sont confiées. Comme vous le savez les poussins bleus sont des animaux hautement culturels, ce qui correspond bien à votre recherche.

Après l’ascension des arbres du jardin de mes grands parents, je suis à la recherche de nouveaux défis, à mêmes d’utiliser mes compétences et mes expériences à bon escient. Remarquez tenir un balai peut aussi demander pas mal de formation et d’entraînement, regardez Harry Potter. Mais il se trouve que ma spécialité c’est la communication de la Culture, c’est aussi un peu de la magie, celle de pouvoir réagir à n’importe quelle situation de manière efficace. Par contre j’ai séché les cours de colombes qui sortent du foulard. Mais je suis très bon en lapins qui sortent du chapeau. 

Conscient qu’une simple lettre ne saurait retranscrire toute la force de la conviction de mon crâne pour que j’occupe ce poste, je reste à votre disposition pour vous le présenter et qu’il puisse ainsi vous convaincre. Nous aurons l’occasion de discuter de vos projets, et de ce que je peux y apporter. 

Dans cette attente sans musique pour patienter, veuillez recevoir mes sincères salutations.
Thibault Hycarius

 

J’ai reçu une réponse assez rapidement, négative. En revanche, point positif, c’est à ce jour la seule qui faisait état de ma lettre, en y mentionnant clairement je cite :

Malgré son originalité et le parcours que vous avez effectué avec engagement, votre candidature n’a pas été retenue pour le poste que nous cherchons à pourvoir.

Nous conservons néanmoins votre CV pour d’autres opportunités que notre développement nous permettra de proposer et en rapport avec l’existence des poussins bleus.

Certes, ce n’est pas encore ça, mais croyez-moi à force d’envoyer ce genre de choses sans réponse, le moindre clin d’oeil est agréable. Nous avons d’ailleurs pu échanger quelques mails avec la chef de projet qui m’avait envoyé le mail. Elle comprenait mes raisons mais exprimait ses craintes quand au fait que je puisse ne pas être pris au sérieux. Et vous qu’en pensez-vous ?

4 Réponses to “Les poussins bleus”

  1. floptimistea 29 juillet 2013 at 10 h 59 min #

    Tu as pensé un mettre un petit lien vers tes travaux perso histoire de prouver que oui, tu sais être sérieux… ?

  2. Daphnée 29 juillet 2013 at 14 h 30 min #

    Nous sommes des communicants. Cela demande de l’ originalité, or peut-on vraiment l’être en nous prenant trop au sérieux ? Pour de l’institutionnel ou de l’ingénierie pourquoi pas, mais pour du culturel ? Ne serait-ce pas plutôt un avantage que de pouvoir se démarquer à coup de folie bien choisie ? Car enfin, tant que l’on maîtrise cette dernière et que la camisole n’est pas de rigueur, elle ne peut qu’être finement gérée par des personnes qui sont venus à bout de la cime de cet être vivant qu’est l’arbre de nos grands-parents.

    • Thibault Hycarius 29 juillet 2013 at 22 h 36 min #

      C’est beau ce que tu dis Daphnée !
      Ceci étant, le culturel a aussi sa part de sérieux, souvent parce qu’il est détenu pour un coté administratif-institutionnel qui n’apprécie pas ce genre de fantaisie. Mais après tout, je fais partie des gens qui croient beaucoup au capital sympathie que peut développer une marque, c’est adaptable partout, même dans l’ingénierie ! Effectivement tu as raison, après il faut savoir s’affranchir des habitudes pour aller plus loin. Comme disent les élégants first learn the rules, then break them !

  3. Sabrina 28 janvier 2014 at 22 h 00 min #

    La DRH a utilisé le mot à proscrire : craintes.
    Il s’agit d’un ressenti, d’une opinion, et non d’un élément factuel.
    Or, compte-rendu et décision doivent être basés sur du factuel, et non sur du ressenti.

    ‘Craintes de ne pas être pris au sérieux’ : la période d’essai ne pourrait-elle pas être mise à profit afin de dissiper ses craintes ?

    Par ailleurs, au vu de votre blog, vous apparaissez comme quelqu’un de motivé, créatif, bon communicant, proactif, enthousiaste, dynamique et j’en passe…
    Vous apparaissez également comme un leader, et non comme un suiveur. (Moi je suis plutôt suiveur : la preuve est que je vous suis).

    Un leader d’opinion ne peut qu’être pris au sérieux.
    C’est bien pour cela que la presse spécialisée parle de votre blog.

    Pour finir, je pense qu’il est humain (et non professionnel) d’avoir ‘peur’ d’un talent quelque peu ‘désinvolte’… Et ce n’est pas une critique.

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